nos livres
Un recueil de haïcats :
100 exemplaires octobre 2021
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200 ex. novembre 2020, 200 de plus en décembre, 200 en octobre 2021
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100 exemplaires, mai 2020
Youssef, je suis bien rentré dans ton univers à la lecture de « Viens je t’invite chez moi ». Entre guerre et paix, amour et haine, tes textes sont universels et m’ont touché par leur sincérité. Ils sont dénués d’artifice et bien rythmés. Étant amateur de rap lorsque j’étais jeune, j’ai bien apprécié la musicalité de ton recueil. Tes poèmes épurés résonnent bien en France car tu es d’une grande lucidité. Ils peuvent toucher n’importe quel public. C’est ce qui fait leur force. Merci pour cette agréable lecture. Kévin Broda
novembre 2 020
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100ex en octobre 2018
100 autres en janvier 2019
Dans ce livre, ce sont les aquarelles de Nathalie de Lauradour qui ont généré le texte.
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3e tirage en onze mois. ce qui nous amène à 600 exemplaires pour ce semainier perpétuel. Toutes les photos sont prises dans le Parc Naturel Régional des préalpes de Grasse. Une page par semaine comme une fenêtre sur la beauté, le silence et la méditation. Parution novembre 2020.
un mot de présentation de Laurent, le photographe
Avec Patrick Joquel, nous venons de terminer un calendrier hebdomadaire perpétuel qui va sortir la semaine prochaine, après deux années de travail. Il s’agit d’un recueil de Photos-Haïkus dont le titre est : De semaines en saisons, paysages et sentiers dans le Parc naturel régional des Préalpes d’Azur, par Laurent Del Fabbro et Patrick Joquel aux éditions de la Pointe-Sarène.
Parallèlement à mon activité à la mairie, je suis auto-entrepreneur photographe. J’anime une page FB dédiée à un espace géographique que je connais bien, le plateau de Caussols.
Pendant ces deux années donc, au fil des saisons, j’ai réalisé des photos dans le Pays Grassois et Patrick y a ajouté ensuite ses haïkus, poèmes brefs d’origine japonaise qui célèbrent, un peu comme la photo, l’instant présent et l’évanescence des choses. Cet objet est donc le fruit de la rencontre d’un poète et d’un photographe et nous avons essayé au travers de dernier de valoriser cet espace du Parc Naturel que nous sommes fiers d’avoir dans notre département, montrer sa beauté et veiller à le protéger.
Voici le lien sur mon site perso qui permettra de te donner un aperçu des 3 pages sur les 53 qu’il comprend : http://carnetphotographique.com/index.php?/essays/2020/09/calendrier-hebdomadaire-photos-haikus/
quelques retours
Jean-Claude Touzeil Laurent del FABBRO –
Patrick JOQUEL : Photos – Haïkus (éditions de la Pointe Sarène) Voici un travail original effectué à quatre mains, par Laurent del Fabbro pour les images et Patrick Joquel pour les textes.
C’est d’abord un objet qu’on peut poser sur une tablette, bien en vue, en changeant de page chaque semaine : il vous servira alors de « calendrier hebdomadaire perpétuel ».
C’est aussi un livre, bien sûr, avec une reliure en spirale, pour faire des pauses confortables pendant sa lecture. En règle générale, notre œil est attiré en premier par la présence de la photo pleine page. Paysages pittoresques du Parc naturel des Préalpes d’Azur, sentiers d’hommes ou d’animaux dans la montagne, dégradés dans les ocres, les bistres, les beiges et les marrons, pluie de verdure : du vert tendre des mélèzes au vert wagon de la nuit. Le photographe est un peintre, doublé d’un sculpteur de lumière…
Ensuite, notre regard se porte sur l’île de mots manuscrits placés dans un coin en haut ou en bas, à gauche ou à droite, je veux dire le haïku, un petit poème de rien du tout, lequel, mine de rien, dit beaucoup. Patrick est bien entraîné : c’est un randonneur de haut niveau ; de plus, il écrit, au minimum, un haïku par jour ! Il en connaît les rouages, la secrète mécanique Il en connaît aussi la visée : capturer l’instant, rejoignant là le photographe… Bref, il nous propose ici sa « lecture » sensible et personnelle de l’image, déclenchant chez le lecteur un sourire, une émotion, une question sans réponse qui appelle une réflexion.
Pratique : livre-calendrier à commander aux éditions de la Pointe Sarène, m
Jean-Marie Corbusier (journal des poètes)
De semaines en saisons, paysages et sentiers dans le Parc naturel régional des Préalpes d’Azur.
Editions de la Pointe Sarène 2020
Sous forme d’un calendrier, des photos (Laurent Del Fabbro) accompagnées de Haïkus (Patrick Joquel) illustrent les semaines de l’année.
Ce n’est pas le retour à l’élémentaire, mais celui-ci dans sa pleine présence active de la lucidité du regard qui rejoint l’universel posé sur les choses dans leur évidence et leur solitude. Pour ces deux artistes, tout est dans tout et chaque élément tire sa présence des autres. Photos et haïkus sur la même page ne sont qu’un. Ils s’épaulent mutuellement et brillent dans un silence présent tel celui du premier monde qui constitue un rappel et une continuité. Au sens propre, on voudrait habiter ces haïkus, ces photos, tout semble si proche que l’ensemble fait partie de nous depuis toujours. Tout cela nous donne la dimension de l’univers, du plus petit au plus grand, dans une harmonie que photographe et poète ont su rendre présent de toute éternité. Cette beauté du monde part d’une volonté d’être : guetteur / cueilleur de nuages.
Ton regard engage
tout ton corps toute ton âme
Désir d’explorer
Ces haïkus, ces photos sont des points de départ du vivant qu’il nous faut vivre et dépasser :
L’air de rien ici
se cache un secret du monde
soif de vérité
Ce haïku est le centre de tout ce qui est vu et lu. Les photos sont d’une densité particulière avec leurs paysages nets ou brumeux, leurs tourbillons de lumière ou de lumière diffuse à contre-jour. Parfois ces photos atteignent le fantastique de la présence qui joignent la pierre, l’animal, l’homme en un seul cercle de vie. Ce sont des photos instantanées dans un instant qui bouge, qui se dilate dans la mémoire où les rêves et la réalité se mêlent. Ces photos, ces haïkus nous grandissent parce qu’ils parlent de nous bien amenés dans un monde qui se veut sans limite. Dans ce silence qui se lève, un monde nous regarde, nous tend la main vers un mystère devenu palpable quelque part en nous, plus loin que nous. L’œil du renard s’émerveille de quelque chose que nous ne voyons pas pour assurer à l’univers, comme à tout le reste, un présent tactile. Un monde si proche et si lointain à la fois et qui appelle un désir de vivre.
Ce que les auteurs nous proposent : des pages de fraîcheur où la solitude, en fait, n’est qu’apparente. Il faudrait plutôt parler d’une perception individuelle des choses.
La beauté nous dit Kant est une « finalité sans fin ».
JEAN-MARIE CORBUSIER
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M.A. Guiseppi : J’ai reçu les calendriers et je les trouve très beaux. Tes mots et les images de ton copain photographe se marient très bien et nous entraînent dans un ailleurs bienfaisant !
Je suis sûre que celles à qui je les destinent apprécieront !
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Un livre « spécial » aujourd’hui :
Laurent del FABBRO – Patrick JOQUEL : Photos – Haïkus (éditions de la Pointe Sarène)
Voici un travail original effectué à quatre mains, par Laurent del Fabbro pour les images et Patrick Joquel pour les textes. C’est d’abord un objet qu’on peut poser sur une tablette, bien en vue, en changeant de page chaque semaine : il vous servira alors de « calendrier hebdomadaire perpétuel ».
C’est aussi un livre, bien sûr, avec une reliure en spirale, pour faire des pauses confortables pendant sa lecture. En règle générale, notre œil est attiré en premier par la présence de la photo pleine page. Paysages pittoresques du Parc naturel des Préalpes d’Azur, sentiers d’hommes ou d’animaux dans la montagne, dégradés dans les ocres, les bistres, les beiges et les marrons, pluie de verdure : du vert tendre des mélèzes au vert wagon de la nuit. Le photographe est un peintre, doublé d’un sculpteur de lumière…
Ensuite, notre regard se porte sur l’île de mots manuscrits placés dans un coin en haut ou en bas, à gauche ou à droite, je veux dire le haïku, un petit poème de rien du tout, lequel, mine de rien, dit beaucoup. Patrick est bien entraîné : c’est un randonneur de haut niveau ; de plus, il écrit, au minimum, un haïku par jour ! Il en connaît les rouages, la secrète mécanique Il en connaît aussi la visée : capturer l’instant, rejoignant là le photographe… Bref, il nous propose ici sa « lecture » sensible et personnelle de l’image, déclenchant chez le lecteur un sourire, une émotion, une question sans réponse qui appelle une réflexion.
Pratique : livre-calendrier à commander aux éditions de la Pointe Sarène, 5 Traverse de l’Orée du Bois 06370 Mouans-Sartoux. (15 euros + frais de port)
Jean-Claude Touzeil http://biloba.over-blog.com/2020/11/photos-haikus.html#ob-comment-ob-comment-102736223
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Ce calendrier est superbe ! Bravo à
> vous deux.
> Une belle justesse et un bel échange entre le photographe et l’auteur !!
Clément Morlot
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Ce calendrier est une petite merveille.
C’est harmonieux, les photos lumineuses et variées
et les haïkus se marient bien à l’image.
Une explosion hymne à la vie …qui donne envie d’aller voir ce pays,
Flora Divina Touzeil
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Laurent, Patrick
On m’a transmis l’agenda que vous avez réalisé, superbe, plein de
poésie, des lieux que l’on connaît mais que l’on découvre différemment.
Bel article aussi qui le fera connaître. Bravo à tous les deux, bravo
pour cette belle collaboration très complémentaire.
Avec toute mon amitié
Pierre
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Capteurs de rêves
poèmes Patrick Joquel
photos Flora Divina Touzeil
100ex
épuisé en octobre 2021
ISBN 978-2-9538632-3-9
5,00 €
Pour les blogueurs, le tandem Flora Divina-Touzeil/Patrick Joquel n’est pas inconnu. On remarque leur compagnonnage sur le site de Patrick Joquel où ses haïkus accompagnent souvent des photos publiées sur le biloba de Jean-Claude Touzeil.
Capteurs de rêves, c’est un assemblage cohérent d’images (de l’une) et de mots (de l’autre). L’une a l’œil exercé, l’autre le mot pertinent, et nous voici devant des pièges à rêves que seuls méritent les lève-tôt : toiles d’araignées devenues pièces de bijouteries, habitat fragile de la poésie, tremplins éphémères de l’émerveillement. On passe le gué, d’une image à l’autre, découvrant avec plaisir les photographies qui s’égouttent et les mots qui s’écoutent. Un petit livre qui prend la forme d’un bloc-note à feuilleter sans modération.
Alain Boudet
http://www.latoiledelun.fr/spip.php?article679&lang=fr
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Glace Belledonne
Glace Belledonne
aux éditions de la Pointe Sarène
isbn 978-2-9538632-2-2
5€
un petit ouvrage poésie signé Perrin Langda, avec une couverture signée Danielle Berthet (encres).
Disponible en librairie ou chez l’éditeur, contact via le site. Chez les auteurs également pour la dédicace.
le site de l’auteur
http://poesis.wordpress.com
le site de l’illustratrice
http://www.facebook.com/danielle.berthet.12
www.danielleberthet.com
**critiques *** Jean-Claude Touzeil a lu :
Perrin LANGDA : Glace Belledonne, éditions de la Pointe Sarène.
Si, comme moi, vous ignorez le sens de Belledonne, sachez que c’est le nom d’un massif des Alpes de la région de Grenoble. Cela dit, attendez-vous à des surprises dans la « lecture » de ce paysage de montagne qui n’a rien d’une banale carte postale. C’est que le regard du poète va tout changer : sous l’oeil malicieux de Perrin Langda, ce massif de Belledonne devient une glace géante, flottant sur un océan de douceurs, toutes plus appétissantes les unes que les autres, au milieu d’une rivière de menthe… C’est aussi que le point de vue s’affirme comme original et volontiers déroutant tout au long du recueil. Par exemple, ce poème qui donne carrément le vertige : Funambulisme légèrement hyperbolique // à droite / en bas / les files / d’autos / comme / des fourmis / à gauche / plus haut / le mur / de pierre / qui grimpe / vers des / paraboles / célestes / et sous / les pieds / le rebord / du trottoir //
Par ailleurs, le poète montagnard s’adonne souvent à l’escalade : pour cela, il se métamorphose en chat et en profite pour faire son bilan : …/…un peu plus de / neuf vies / je suis / toujours / sur pattes //
Enfin, pour l’anecdote, signalons que le poème intitulé L’homme qui fumait les soirs d’été figurait déjà sur la balise n° 9 du « Chemin des Poètes » en 2015.
Voilà, voilà…
J-C. T.
Patrice Maltaverne :
Avec « Glace Belledonne », vous verrez les choses autour de vous autrement, de manière plus sympathique, pourrait-on dire.
Comme si Perrin Langda avait le don de prêter des formes humaines, pour ne pas dire féminines, à la nature. Pour lui, cette dernière brille de mille feux (de la rampe) !
http://poesiechroniquetamalle.blogspot.fr/2017/04/glace-belledonne-et-laventure-de.html
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Perrin Langda, Glace Belledonne
Tout schuss
Perrin Langda n’hésite jamais à prendre le che¬min le plus court pour grim¬per aux mon¬tagnes, quelle qu’en soit la nature : glace Bel¬le¬donne au « som¬met de sucre et rivière de menthe », « chi-cots tout blancs comme som¬mets ennei¬gés », Miss sports d’hiver et son “immense domaine friable”. Bref, le poète s’affranchit des ava¬lanches nar¬ra¬tives afin de pro¬po¬ser sa foca¬li¬sa¬tion dif¬fé-rente sur le monde. Dans chaque vignette, les mots sortent du cadre réa¬liste dont ils s’inspirent pour faire val¬din¬guer les choses vues.
Le poète n’est pas de ceux qui comptent ses strophes, le nombre de pieds de ses vers, la lon¬gueur de ses poèmes. D’où leur charme et leur drô¬le¬rie en cet exer¬cice de rapi¬dité. La poé¬sie pro¬pose une foca¬li¬sa¬tion et une fan¬tas¬ma¬go¬rie par¬ti¬cu¬lières non sans une cer¬taine pré¬ci¬sion afin de faire sau¬ter les gonds de la simple évo¬ca¬tion. La désin¬vol¬ture appa¬rente pro¬pose une sub¬jec¬ti¬vité qui enlève au réel sa superficialité.
Exit les épan¬che¬ments de syno¬vie affec¬tive. L’auteur rap¬pelle Brau¬ti¬gan dans sa manière d’évacuer le lyrisme. La fonte du réel gicle loin des miroirs de l’ego afin de don¬ner un air plus léger au chaos. « L’être-là » glisse au-delà des pistes bali¬sées. Le char¬mant rem¬place le déco¬ra¬tif par des jeux for-mels de détour¬ne¬ments où l’ironie demeure constante.
Elle accorde au réel un trou énorme. Il suf¬fit de se jeter dans sa « purée de pois opaque » pour être déli¬vré du poids de l’existence. Au besoin, en grim¬pant sur le télé¬siège du poème « sans rien avoir d’autres que ses skis de loca¬tion au pied ». Plus tard, il suf¬fit de godiller non pour des¬cendre vers l’ocre des cha¬lets mais regrim¬per sur les falaises du Ver¬cors et ses alpages conge¬lés comme Bashung le pro¬po¬sait dans des « fan¬tai¬sies » que ne renie pas Per¬rin Langda. Bien au contraire.
jean-paul gavard-perret
Per¬rin Langda, Glace Bel¬le¬donne, encres de Danielle Ber¬thet, Edi¬tions de la Pointe Sarène, 96370 Mouans-Sartoux, 2017 –5,00 €.
http://www.lelitteraire.com/?p=29189
**
Lire Perrin Langda, c’est découvrir un univers tendre et émouvant, où l’humour n’est jamais loin. Une filiation brautiganienne. Un regard qui a la fraîcheur de l’enfance. Sa fantaisie aussi. Estelle Fenzy.
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Glace Belledonne
Perrin Langda
Couverture de Danielle Berthet
Éditions de la Pointe Sarène, 2017
ISBN 978-2-9538632-2-2
5,00 €
Glace Belledonne, ce pourrait être un dessert à déguster. D’ailleurs, c’en est un… Des textes savoureux d’amoureux de la montagne sous la neige… mais pas que. Il y a de l’été aussi dans ces délices. De l’automne même peut-être ou ses couleurs. Il n’y a de massif que la montagne dont il est question. Pour le reste, l’écriture, le regard, les sentiments, tout est léger avec ce précieux décalage de qui, sérieusement, ne se prend pas au sérieux. Un tout petit livre de 30 grammes tout juste à déguster avant la fonte des neiges ;+)).
Alain Boudet
http://www.latoiledelun.fr/spip.php?article680&lang=fr
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Christ aux pieds nus
Un livre de Dan Bouchery. Poèmes et photos.
24 septembre : à propos du Christ aux pieds nus, de Dan Bouchery à nos éditions de la Pointe Sarène
Un petit mot de Benoît LEPECQ
écrivain et comédien :
Merci pour « Christ aux pieds nus », Dan.
Tant de simplicité dans ce petit ouvrage force l’admiration.
Christ aux pieds nus
Textes, installations et photographies Dan Bouchery
Éditions La Pointe Sarène
Février 2012
40 pages
8 €
5 traverse de l’Orée du bois 06370 Mouans-Sartoux
www.patrick-joquel.com
www.danbouchery.tk
© Gros TextesEn mars 2011, le dernier numéro d’Ici & Là, la revue de la Maison de la Poésie de Saint-Quentin-en-Yvelines, avait présenté la préface de Jacqueline Held, quelques photographies et textes dont on trouvera ici l’intégral du projet.
Douze photographies de calvaires au pied desquels Dan Bouchery dépose cinq chaussures dépareillées, trouvées, donc abîmées, sur la route, la plage, un caniveau, un trottoir,…
Douze textes pour dire la misère des hommes avec simplicité mais lucidité.
La modestie de l’édition ajoute au propos de l’auteure-photographe en colère.
Si le noir et blanc retenu pour l’édition (pour d’évidentes raisons économiques : le recueil de 40 pages ne coûterait pas 8 € !) retire de la qualité aux images, certaines chaussures se fondant trop dans les ombres trop noires, il apporte une dimension particulièrement poignante à ces souliers de pauvres. Pieds meurtris. Pieds souillés. De poussière, de boue, de fatigue et de larmes. Pieds usés de nos angoisses et de nos doutes. Souliers-visages de la misère, comme le précise subtilement Jacqueline Held dans sa préface.
Quelques-uns des douze poèmes évoquent directement, frontalement, cette misère de l’homme :
Dans le noir sidéral
De leur prison
Psychique
Ils arpentent les murs
Guettant la fissure (…)
Ou
Mais, qu’est-ce qu’ils ont tous
À la fin
Avec leur faim ?
Ou encore
Qu’est-ce qui
Vous a
Menés
sur ce banc au mieux
Sur ce trottoir au pire (…)
Cela n’est jamais du misérabilisme. La poète n’est jamais donneuse de leçons. Elle est poète.
Si d’autres textes semblent ne pas aborder de face le sujet que déclinent les installations et photographies, c’est pour mieux nous faire prendre mesure de la place de l’homme dans l’environnement, qu’elle parle des eaux
On épure
On épure les eaux
On épure
Les hommes (…)
ou de l’herbe
On te marche
Dessus
On te crache dessus
On te pisse
Dessus
Ces textes incisifs, souvent verticaux, effilés come lames de couteau, trouvent place sans honte aucune aux côtés des Poèmes de l’infortune de Rutebeuf, des Complaintes de Jules Laforgue, desPâques à New York de Blaise Cendrars et, plus près de nous, de la trilogie de la préfacière Jacqueline Held*.
D’aucuns s’arrêteront à la dimension « christique » du propos. Ce serait réducteur. Si Dan Bouchery vivait en Asie, elle aurait réalisé les mêmes installations au pied des temples bouddhistes ou shintoïstes. Il ne s’agit pas de rechausser le christ, figure pathétique de la misère insolvable du monde, mais bien de montrer que certains qui s’arrogent le titre de décideurs, politiques et financiers, banquiers et spéculateurs, n’ont de cesse de crucifier les plus fragiles d’entre nous, les va-nu-pieds, qui ont abandonné tout espérance comme Dan Bouchery abandonne leurs chaussures au pied d’un symbole bien falot de l’espoir, espoir que la poète propose de lancer Loin / Très haut. Peut-être hors de portée de l’humaine condition.
Jacques Fournier
* Mots sauvages d’un temps sauvage et Mots sauvages pour les sans-voix, éd. Gros textes ; Le Chant des invisibles, éd. Corps Puce.
Ce livre regroupe 7 poèmes et 7 photographies d’installations mises en place par Dan Bouchery en Normandie et en Vendée. Il y a dans ces réalisations l’expression d’un cri. Mais ce qui les porte et les fonde, c’est une puissante empathie pour tout ce(ux) qui souffrent, ceux dont les existences sont gommées, les sourires effacés, les visages laminés. Des installations éphémères pour une parole posée avec force et qui, elle, monte et demeure.
Alain Boudet : http://amb.boudet.perso.sfr.fr/
3 février : Parution d’un second livre à nos éditions de la Pointe Sarène. Christ aux pieds nus, poèmes et photo de Dan Bouchery. 100 ex. 8€.
Un extrait :
Tous
Dans la même rue
Dans une rue pentue
Nous sommes entraînés
Certains glissent trébuchent même parfois
Quelques-uns s’échappent
Au-delà de leurs rêves
Ils suivent les papillons
Tandis que d’autres surveillent
Les tas de leur fortune
La lune n’est pas à vendre
Dites-leur
Qu’il faut compter en croches
Et double croches
Pour mieux s’accrocher
Aux jours qui s’enfuient
Seule
L’horloge du temps
Applaudit
**
Bientot ici la couverture !
**
La préface de Jacqueline Held
Démarche
originale et forte – l’œuvre d’art n’est-elle pas ce qui nous surprend, nous
jette hors des sentiers
battus ?
Préface
Cetteréalisation de Dan Bouchery nous donne à voir l’EXCLUSION, la misère, l’universelle errance, démesurée, envahissante, démultipliée par la criseactuelle. Interminable pèlerinage humain. Autour de nous. En nous.
Point de départ : c’est d’abord en demandant au passant anonyme l’une de ses chaussures, dans un parc de Paris, en 2005, que le projet
a démarré. En 2008, ce projet a évolué et c’est avec des chaussures trouvées et rassemblées par cinq (comme une petite famille ?) que Dan
décore son premier site. Elle installe cette collecte en guise de fleurs au pied d’un calvaire, puis photographie. Les installations restent sur place. Douze calvaires à ce jour, de Basse-Normandie et de Vendée, ont accueilli ses installations. Chaussures trouées, symbole des exclus. Chaussures-prières, offrande des presque va-nu-pieds. Prières de demande. Prières de pardon. Cris d’angoisse et de supplication. Cris de révolte et de questionnement. Parfois cris de confiance aussi.
À partir d’une sensibilité frémissante ouverte aux autres et sur le monde, à partir d’une grande souffrance personnelle, Dan Bouchery nous
conduit à mieux prendre conscience que nous sommes tous, de manière ou d’autre, à tel ou tel moment de notre vie, les exclus de quelque chose ou de quelqu’un.
Ce qui nous frappe d’emblée, dans ces installations, ces photos, c’est la très grande empathie de l’artiste. Empathie : faculté de
se projeter sur un mode cosmique où non seulement l’humain mais l’animal notre frère et même l’humble végétal subit l’inégalité, l’exclusion. Telle, l’herbe folle, l’herbe sans nom, exclue de l’aristocratique herbier.
Au pied de la croix, des souliers… Souliers de toutes sortes : grosses chaussures de marche. Très usagées. Tongs. Très usagées. Charentaises. Très usagées. Ballerines. Très usagées. Sabots. Très usagés… Souliers de pauvres. Pieds meurtris. Pieds souillés. De poussière, de boue, de fatigue et de larmes. Pieds usés de nos angoisses et de nos doutes. Souliers-visages de la misère. Souliers percés : trous,
déchirures de l’exclusion. Douleurs de toute vie. Celle de Dan. La nôtre aussi. Dan nous invite à ressentir avec elle. À com-patir au sens profond du verbe –et de toute passion – « souffrir avec »
Douze poèmes accompagnent Christ aux pieds nus. Douze poèmes comme les douze apôtres : dans un monde de plus en plus divisé, compartimenté, réglé, trié… court à travers ces textes le fil d’or de la révolte contre une société impitoyable plaçant – tel Charlemagne ! – les bons à sa droite, les mauvais à sa gauche, se réservant ce qui lui est utile, mettant au rebut, vouant à l’exclusion, à l’oubli, à la mort tout ce qui ose déplaire : handicapés, S.D.F., eau « usée »… « Les pauvres, les impuissants, les indigents, les inutiles ».
Démarche d’indignation, ardente et lumineuse dont la simplicité, la naïveté voulue fait toute la force. Oui, Dan Bouchery nous donne
ici un témoignage puissant. Merci à elle.
Jacqueline Held
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Un pas de côté, de Thomas Vinau.
à propos d’Un pas de côté, de Thomas Vinau- édité à nos éditions de la Pointe Sarène :
Saluons d’abord l’initiative de Patrick Joquel qui inaugure avec ce livre ses éditions Pointe Sarène. Il convient
de préciser qu’il s’agit de micro-édition, l’univers de prédilection de Thomas Vinau, poète plus à l’aise dans la brièveté que dans l’écriture au long cours. Un pas de côté dresse une liste sur le mode litanique, à raison de cinq à sept vers par page, le premier constituant le leitmotiv déclencheur : « je suis du côté. » Thomas Vinau dévoile ainsi ses inclinaisons naturelles. En voici quelques unes, en vrac : « Je suis du côté / des ratures et des gros mots / des cheveux
en bataille / des doigts d’honneur / des pieds mouillés / des trous de taupe dans la terre / des gorilles mélancoliques / des petites récoltes / des maladroits des ahuris / des noisettes entières dans le chocolat… » Un pas de côté se lit très vite, comme si l’auteur ne voulait pas embarrasser son lecteur plus longtemps. Au-delà du sourire amusé que procure cette énumération un rien récréative subsiste néanmoins un sentiment de malaise, semblable peut-être à celui éprouvé à la lecture de poèmes de Boris Vian, l’impression qu’il faut faire un pas de côté pour s’inventer des respirations salutaires. La poésie permet cet écart là.
Alain Helissen
Premier livre édité par les éditions de la Pointe Sarène au printemps 2011. 6€. Tirage limité à 100ex.
extrait :
Je suis du côté
des ratures et des gros mots
des matins des cendres
des bourrasques
des couples de corbeaux
Je suis du côté
des cheveux en bataille
des cœurs gros
des branleurs
…
on peut commander ce livre par courriel, voir contact.
inter cdi par Odile Bonneel
COLLEGEPointe SarèneVINAU, Thomas. –Un pas de côté. –Mouans-Sartoux : Pointe Sarène, 2011. -38 p. ; 11 cm. –EAN13 9782953863208 : 6 e.Anticonformisme. Le premier livre des éditions Pointe Sarène qui éditent aussi la revue Cairns. T. Vinau décline le premier vers « Je suis du côté… » des doigts d’honneur, des mauvaises pensées, des orties, des sifflets en noyau d’abricot, des herbes folles, des questions d’enfants, des timides, des hurluberlus, des squatteurs, des bouseux, des éviers qui fuient, des jours qui filent, des bouteilles à la mer, de la fraternité…Elèves, à vos crayons, poussez la chansonnette, poursuivez !…Collège. O. B.
Ce titre est épuisé.
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