PATRICK JOQUEL Sur ce site, mon agenda des manifestations, des animations ainsi que les dernières publications.

Cogolin primaire

école du Rialet, Cogolin, 83 le 27 janvier 2025 ; deux classes

classe cm2, rencontre autour de Djedré de Cavillon, éditions du Jasmin.

* 9h45/10h15 Classe de CM2

- Présentation: ce qui vous a amené à écrire, vos différents ouvrages, votre rapport à la lecture et à l’écriture quand vous aviez leur âge, vos projets littéraires…

Récréation

* 10h30/11h30

- Questions des élèves sur Djedré de Cavillon

Nous commençons à rédiger les questions sur Djedré, je vous les enverrai dès que nous aurons terminé.

Parmi les passages poétiques que j’ai relevés, voici quelques exemples:

page 13: « Avec des haltes d’une ou plusieurs nuits selon la qualité de l’endroit où les déposait le crépuscule. » 

page 18: « Ils retrouvaient les vallons familiers dont les arbres éclairaient le jour de leurs jaunes et de leurs rouges… »

page 21: « Devant les grottes la plaine ondulait ses herbes sèches… »

page 22: « Quand elle reviendrait tracer son minuscule sourire après la nuit sans lune, elle porterait autour du cou ses colliers de nuages. »

Page 45: « …le fracas du tonnerre vibra la falaise. »

Page 55: « Le froid le frissonna entièrement. »

Pour résumer, j’aime beaucoup l’usage surprenant que vous faites des verbes, en jouant avec leur sujet. Et cela donne un rôle primordial aux éléments naturels qui deviennent acteurs, tandis que les hommes sont à l’écoute de la Nature.

et les questions :
Questions pour Patrick Joquel

Avant la récréation : questions sur le métier d’écrivain
Quand vous aviez notre âge, est-ce que vous aimiez écrire ?
Pas plus que ça. J’écrivais quand l’enseignant le demandait. On appelait ça : rédaction ou texte libre. Les libres, on les mettait dans une boite et l’enseignant les lisait de temps en temps.

Quand et comment êtes-vous devenu un auteur ?
J’ai commencé à écrire des poèmes vers 14 ans et puis je les ai gardé, dans un cahier. Je les offrais aux copines et aux copains. Ils étaient gentils : ils me disaient que c’était bien. Et quand je suis allé travailler en Angleterre, à 20 ans, j’avais du temps. J’ai sélectionné les poèmes que j’aimais le plus et puis je les ai fait éditer. Le livre s’est un peu vendu. Alors j’ai continué à écrire et à publier chez diverses maisons d’éditions de poésie, ou en auto-édition. Plus tard, j’ai essayé d’écrire un roman, sur la préhistoire aussi. Et le livre a bien marché alors j’ai continué. Puis j’ai essayé un album, puis un livre de pédagogie. Et bref, je continue.
Est-ce que vous écrivez à la main sur du papier ou sur un ordinateur ?
J’ai longtemps écrit à la main, sur des cahiers. Puis un jour un éditeur m’a demandé un projet à écrire en trois mois. Alors je me suis mis au clavier et voilà maintenant j’écris plutôt sur écran (c’est pratique) mais aussi et encore sur cahier : en voyage par ex.
l’ordi n’est arrivé dans ma vie que vers 30 ans, j’ai mis tu temps à comprendre comment ça marchait et je reste un amateur. Par contre j’avais appris au lycée la sténo et c’est une grande aide.
A quel endroit, dans quelle ambiance aimez-vous écrire ?
Je peux écrire n’importe où, cahier, carnet quand je bouge. Quand je suis chez moi sur écran, c’est selon la météo : sur le balcon, à la table, dans le canapé. Je n’ai pas de bureau personnel alors j’écris surtout quand je suis seul, tôt le matin. Davantage le matin que l’après-midi, l’après-midi je ne suis pas bien opérationnel.
Aimez-vous rencontrer vos lecteurs ? Oui. C’est une joie comme aujourd’hui et un encouragement. Ecrire est un acte solitaire, et brusquement cette solitude m’envoie voyager, parfois très loin, pour parler livre et écriture. C’est génial ce contraste. Parler de mes livres me permet de prendre conscience aussi de mon travail, de l’affiner.
Est-ce que vous participez à plusieurs salons du livre ? Oui, quand on m’invite et j’aime beaucoup ces rencontres avec le public et avec les auteurs. Certains deviennent des amis.

Après la récréation : questions sur Djedré de Cavillon
Comment avez-vous eu envie d’écrire sur ce sujet ?
Ça a commencé avec la Vallée des Merveilles, et Ruendo puis j’ai continué avec Arago et enfin Djedré. Avec la même équipe d’archéo.

Qui a choisi l’illustratrice ? Il y a les photos de l’équipe d’archéo, qui ont donné leur autorisation de reproduction. Et pour la couverture c’est l’éditeur qui a cherché et trouvé quelqu’un pour dessiner, copier la Dame de Cavillon.

Avez-vous fait beaucoup de recherches sur les gravettiens avant d’écrire ce livre ? J’ai lu une partie du livre des archéo où ils expliquent tout ce qu’ils ont trouvé, toutes les recherches, c’est très scientifiques et complexe pour moi. J’ai discuté avec quelques uns qui m’ont résumé l’essentiel : époque, climat, faune, flore, objets etc et ensuite j’ai inventé. En faisant tjs référence aux connaissances. Le manuscrit est finalement relu par un archéo et validé ou pas avant l’édition.

Comment expliquez-vous que l’ocre soit autant recherchée par ces groupes d’humains ?
Je ne sais pas trop

Nous avons visité à Marseille la réplique de la Grotte Cosquer et nous avons vu beaucoup de chevaux sur les parois. Est-ce que vous confirmez que c’est un animal important pour le groupe de Djedré ?
Oui tout à fait : ça se mange et il y en a beaucoup. C’est relativement facile à chasser. Ça donne de la viande, des os pour en faire des outils, du cuir pour s’habiller etc. et il y a ce cheval gravé sur la paroi : si on prend la peine de graver sur la paroi c’est que c’est important. C’est pas juste un dessin sur le sable, c’est un dessin qui dure.

Comment avez-vous imaginé les prénoms et les dialogues entre les différents personnages ?
Les noms c’est avec la carte géographique actuelle. Et parfois un peu transformé.
Les dialogues : on sait qu’ils avaient un langage même si on n’en a aucune trace. On sait qu’ils sont comme nous. Donc ils parlent « comme nous ». ensuite je pars du principe que leur langage est « similaire »  au notre : sujet/verbe/complément etc
ça c’est de la fiction, de la fiction possible.

Les personnages ont l’air quand même heureux. Pensez-vous qu’ils avaient une vie difficile ?
Pas plus difficile que la nôtre, sauf pour la santé. Une vie différente, oui. Mais pas plus difficile. Ils ont besoin de chasser, nous d’aller travailler. Ils fabriquent tout ce dont ils ont besoin, nous on s’est spécialisé : on est moins autonome.
Les archéos pensent qu’ils avaient plus de temps libre que nous : on chasse, on cueille et ensuite à part le travail manuel on est « tranquille ».
pas de raison d’être malheureux. Sauf en cas de problème de santé, de météo etc. ils sont davantage en accord avec la nature. Nous on dit quand meme on est au 21e siècle et une tempête bloque tout, ben oui une tempete ça bloque : notre vie est fragile aussi.

Les chapitres sont construits en fonction des lunes. Pourquoi ? C’est un repère temporel ancien. C’est régulier et c’est toujours « pareil » : par exemple les anémones, la météo…
pour écrire l’histoire de ce groupe j’ai eu besoin, comme souvent dans la construction de mes romans, de mettre en place un agenda. Alors j’ai pris les lunes et à chaque pleine lune ou lune noire j’ai cherché un évènement.

Est-ce que ce livre a eu du succès ?
On approche les 300 livres vendus, c’est pas un grand succès mais des ventes régulières principalement sur les salons du livre. C’est très difficile hélas pour un éditeur moyen d’entrer dans les librairies des musées. C’est dommage.

Quel est votre prochain projet ?
Terra Amata est prêt mais ne trouve pas d’éditeur, Abel en cours…

Aimez-vous voyager dans le temps et dans l’espace ? (référence à la dédicace) oui ! J’aimerais bien… alors je rêve.

Classe de CE2 : atelier d’écriture sur le Haikus

A la suite de notre conversation téléphonique, je vous transmets quelques informations.

Nous aimerions que les séances se déroulent de la manière suivante:

* 8h45/9h45 Classe de CE2, de Florence Capezzone

- présentation, découverte de l’auteur, puis échange sur votre travail, notamment en ce qui concerne la poésie.

- discussion autour du haiku (rappel de ce qu’est un haiku, fond et forme), vu déjà en classe, affiche collective réalisée avant l’intervention.

- travail de production d’écrit individuel sur un haiku (thème de l’hiver et du froid, en lien avec le thème lexical étudié en ce moment).

- après la rencontre avec vous: affichage des productions sur une grande affiche collective, travail de décoration de l’affiche.